Après moult hésitations et dubitations gargantuesques, études détaillées, discussions enflammées avec ma dulcinée et renoncements répétés dus à ma lâcheté, j’ai finalement acheté un “répulseur de moustiques à ultrasons”.
La notice expliquait tant bien que mal que l’appareil imitait le cri d’amour de la femelle moustique, repoussant ainsi les véritables femelles moustiques qui ne viendraient donc plus hanter nos nuits estivales, car chacun sait que chez les moustiques - comme chez les Hommes - seules les femelles piquent.
Et bien figurez-vous que ça fonctionne très bien !
Seulement un petit détail m’avait échappé.
Si effectivement les véritables femelles moustiques, découragées par ce cri d’amour artificiel puissant et probablement tonitruant dans leurs fréquences de moustiques, ne sont pas venues tenter leur draculesque festin nocturne à nos dépens, les mâles moustiques eux, ceux qui ne piquent pas donc, ont été tout aussi puissamment appelés à venir tenter leur chance auprès de cette fallacieuse mais fictive femelle aux abois, leur esprit chevaleresque bien connu ne souffrant pas - comme chez les hommes - qu’une damoiselle en détresse le restât.
Le détail qui m'avait échappé, c’est que quand on essaie de s’endormir, on ne sait pas faire la différence entre un vol de moustique mâle et un vol de moustique femelle.
Donc même si aucun d’eux ne nous a touchés, nous avons passé toute la nuit sans dormir, couverts jusqu’aux oreilles, les yeux écarquillés, à nous demander lequel de ces assassins allait finir par fondre sur nous.