dimanche 27 décembre 2015

Question de couleur

Quand on parle de la mère Michelle, on ne veut pas dire qu'elle est aigrie.

C'est un peu comme quand on dit que tel homme est aigri, si on ne fait pas la liaison on ne veut pas pour autant dire qu'il est saoul.

En d'autres termes la grisaille peut être haute en couleur, et l'eau cale.



jeudi 17 décembre 2015

De la politesse, bordel !

Bonjour !

Qu’il est doux à mon cœur ce pouvoir chantant d’un “bonjour” lancé à la collégiale par l’entrant !
Qu’il est fort ce lutin qui d’un “merci” enfouit tout désir d’obligation dans les gouffres des exigences déjà comblées ! 
Qu’il est bon de s’entendre souhaiter un bel “au revoir” lorsque la séparation devient inévitable pour vaquer vers d’autres terrains en préparant un retour cependant toujours incertain.
Qu’il est aimable à souhait le chatoiement du voussoiement amical, celui qui, loin d’être une marque hautaine comme les fâcheux et autres malotrus veulent le faire croire, permet à l’amitié de s’épanouir dans le respect de la sphère intime de l’autre, celui qui ne cache pas, dans une fausse promiscuité, que l’autre est justement un être à part, qu’il mérite pleinement notre considération, et à qui nous signifions par une courtoisie constante et bienveillante que si nous l’aimons, nous lui reconnaissons aussi et par là même sa totale indépendance.

Vous l’aurez compris, ami lecteur qui avez franchi l’obstacle de la complexité taquine de mes phrases coquines, je prône la courtoisie, la politesse, la bienséance. 

Des termes certes surannés car ils sont devenus inutilisés sinon péjoratifs pour quelques uns, mais dont la nécessité implique une modernité urgente, vitale, extrême.

Il s’agit ici de dire clairement combien j’aime le rapport courtois, combien j’ai besoin, lorsque je rencontre les autres, de me sentir respecté, de pouvoir m’exprimer en personne civilisée, et enfin d’évoluer dans un monde que je constate rassurant car éduqué.

La barbarie n’est jamais loin de l’être humain, qui sans éducation à son humanité ne serait qu’un animal inadapté à un monde sauvage, qui le dominerait donc sans autre état d’âme.

S’il peut bien sûr y avoir encore bien des débats sur le devenir de l’humanité et sur son incidence dans son milieu naturel de vie - j’ai nommé notre planète Terre - il est clair que celui de la nécessité d’un comportement social poli pour une évolution saine en société est refermé depuis longtemps, tant tout le monde s’accorde sur le simple fait qu’il ne peut y avoir de rapports sociaux équilibrés sans politesse généralisée.

Bien sûr, l’éducation diffère d’une culture à l’autre, les usages, les coutumes, les comportements s’adaptent. 
À bien y regarder, les principes sont toujours les mêmes : commencer une entrevue par une parole d’introduction pour signifier clairement notre considération de l’autre (un simple “Bonjour” suffit dans la plupart des cas) ; marquer le respect de la sphère intime de l’autre par une distance systématique (le “vous” français, qui est même systématiquement traduit en anglais par le “you” pour remplacer aussi le “tu” qui n’existe tout simplement pas du tout dans la langue de Shakespeare - preuve supplémentaire du pragmatisme anglo-saxon) ; remercier systématiquement les autres pour le temps qu’ils ont accepté de bien vouloir nous consacrer (quoi que nous fassions, soyons conscient que nous prenons toujours du temps aux autres et soyons leur reconnaissant !) ; et enfin se séparer sur le souhait de garder se rapport établi (un simple “Au revoir” a toujours le charme de dire l’espoir d’une prochaine rencontre).

Alors je souhaite aller plus loin que ce simple constat, je souhaite que nous retrouvions tous le plaisir à la fois si intense et si doux de la courtoisie, et je sais qu’il reste accessible à tous ceux de bonne volonté qui ne céderont pas à l’injonction brutale de la promiscuité imposée, mais qui sauront, par un sourire, par une décontraction bienveillante, par une force calme et sereine, par une certitude empreinte de désir, dire bonjour systématiquement lors des nouvelles entrevues quotidiennes. S’adresser toujours aux autres par le vouvoiement. Penser systématiquement à remercier ne serait-ce que pour le temps passé avec nous. Et enfin exprimer le souhait d’une revoyure quand vient le temps de la séparation.

Merci de votre délicate attention, de vos gentilles intentions, et à bientôt !

mercredi 2 décembre 2015

mercredi 18 novembre 2015

Vive la vie


Et chaque jour est un jour nouveau,
Cueille-le pour toi, pour eux, pour nous.


Et chaque seconde, chaque minute peut être un moment de bonheur.
Pour toi, pour eux, pour nous. 






samedi 14 novembre 2015

Aux larmes


Surtout garder calme et sang-froid.

D'une part la terreur gagne quand elle réussit à exciter peurs et haines.
D'autre part pour éradiquer les risques il convient d'agir vite et efficacement.

Refréner sa colère, contenir ses réactions, rassurer ses amis, résister.

Pensées tristes et compassionnelles aux victimes et à leurs proches.




mardi 10 novembre 2015

De la solitude


L'étonnant et amusant paradoxe des bons moments de solitude, 
c'est qu'on aime les partager !


Absolument politiquement correct

Dans les locutions qu'il convient maintenant d'utiliser en lieu et place des anciennes expressions devenues désuètes à force de n'être plus employées pour ne plus jamais vexer personne, il y a icelle.

Sachez que désormais on ne dira plus un érable, mais un arbgrébin.




mardi 27 octobre 2015

Écriture continue


2015/10/27 16h40
Je suis sans cesse poursuivi par mes démons. Ceux-ci s’agitent et sifflent sur ce frêle esquif de mon soi balbutiant, et ces sifflements assourdissent souvent la perception de mes sens ainsi sans dessus-dessous. Vous voyez ce que je veux signifier ?
J’ai cherché comme beaucoup des techniques d’écriture pour arrêter cette procrastination incompréhensible qui me fait toujours remettre à plus tard ce que je souhaite vraiment faire, et je n’ai bien sûr rien trouvé de probant ni de tellement évident qu’il ne peut en rester aucun doute.
Il m’est arrivé plusieurs fois de tomber sur un terme qui me semblait aller de lui-même, l’écriture “automatique”. On comprend bien en lisant cette dénomination qu’il s’agit d’écrire sans discontinuer, et de se laisser emporter par les flots de notre imagination sans intervenir dans une écriture systématiquement fluide, sans aucun but précis, et sans arrêt.
Cependant pour moi il est aussi important de comprendre que ceci ne veut pas dire écrire n’importe quoi, ni avec des fautes d’aucune sorte, ni avec une incohérence rédhibitoire quant à la signification desdits écrits.
On appelle par ailleurs “écriture automatique” une technique utilisée en hypnose et même aussi parfois en spiritisme - indépendamment du crédit que je peux personnellement accorder à ceci et/ou à ceux qui en abusent. Cet emploi m’empêche donc en toute conscience d’utiliser cette appellation pour le présent exercice, et j’y préférerai donc désormais la dénomination de “Écriture continue”.
Ceci étant dit et précisé, je continue mon exercice dans Google Docs afin de pouvoir ultérieurement reprendre mes écrits sans avoir à synchroniser manuellement, avec toutes les erreurs que cela pourrait engendrer, différents documents via des clés USB et autres systèmes de recopie.
Je ne sais pas ce que je vais bien pouvoir écrire ensuite et ce type d’aparté se reproduira certainement très souvent, car l’exercice consiste à écrire sans discontinuer et sans jamais arrêter, quel que soit les circonstances, le manque d’inspiration, les envies, besoins, et autres complexes méandres de mon esprit retors qui pourtant ne tourne jamais sur lui même (oui, il est retors mais pas rotor, ha ha ha).
Jusqu’ici vingt minutes se sont écoulées soit 356 mots, 2253 caractères dont 1902 caractères sans les espaces.
Si j’en juge par rapport aux données qu’on peut trouver dans les conseils pour écrire des romans, un roman compte en moyenne 300 mots pas page, avec 300 pages (soit 90000 mots). Donc si j’écris plus lentement, disons 300 mots par tranche de 20 minutes, j’écrirai 900 mots à l’heure.
Soit, si je compte bien, une centaine d’heure pour écrire un roman.
En continuant cette logique, si je n’écris qu’une heure par jour, il me faudra donc 100 jours. Si je ne travaille que 5 jours pas semaine à la rédaction de mon œuvre - indépendamment de sa qualité, qui on l’aura compris sera de toutes façons absolument, fantastiquement, et incroyablement merveilleusement géniale - il me faudra donc une vingtaine de semaines, soit 5 mois pour écrire une histoire de fiction romanesque. Et 5 mois finalement, c’est vraiment très peu.
Il n’est compté ici bien sûr que la rédaction à proprement parler, sans aucune notion d’imagination, de travail de structure, ni d’aucune autre sorte de cogitation inhérente à la construction d’une œuvre digne de ce nom. Je n’ai comptabilisé ici que le simple fait de saisir une logorrhée sans arrêt, un discours sans fin, une histoire sans faim.
Sur l’imagination indispensable à l’écriture, je dirai que justement ceci consiste le nerf de ce qui me pousse à finalement céder aux sirènes de mes envies. Bien sûr comme tout le monde j’ai des rêves de richesse importante, de notoriété respectée, et de succès infini, mais là n’est pas ma motivation d’écriture. Ma véritable motivation est beaucoup plus profonde, nécessaire, vitale. Je souhaite me mettre dans une certaine obligation d’écrire, pour comportementalement contourner cet écueil que je connais trop bien pour ne vivre que ça depuis toujours : lorsque je souhaite véritablement quelque chose, je fais tout pour ne pas le faire, pour repousser l’échéance du moment où je vais pouvoir enfin me faire plaisir. J’ai longtemps essayé de comprendre ce qui peut être vu comme de la procrastination mais qui n’en est pas. Il n’est pas question ici de remettre au lendemain ce qui est pénible, mais au contraire de faire passer avant le plaisir ou la réalisation de soi tout ce qui ne l’est pas, tout ce qui peut être rébarbatif, tout ce qui peut être sans saveur, sans plaisir, sans goût. J’ai fini par conclure ce qui me semble maintenant évident : à force d’avoir été privé systématiquement de mon plaisir depuis que je suis en vie par des parents narcissiques pervers tous les deux, protégés et aidés par une famille complète de monstres cédant au syndrome de la bête noire à mon encontre - soit par méchanceté, soit par bêtise, toujours par facilité - je me suis obligé à réagir comme le renard dans la fable de La Fontaine “Le Renard et le Raisin”, c’est-à-dire en refoulant l’objet de mon désir, et repoussant l’instant où il me serait inévitablement, systématiquement, irrémédiablement enlevé.
Pour revenir à mon envie d’écriture, je pense sincèrement qu’en guise de catharsis, l’écriture d’une fiction, le travail sur icelle, le temps passé à rechercher dans mon imaginaire, à essayer de décrire, signifier, faire vivre, transmettre mes ressentis, mes sentiments, mes pensées complexes peut m’aider à canaliser ma colère incessante, mon malaise qui n’a de positif que sa régularité.
Il est à noter ici quelques particularités que j’aime employer, non pas pour faire du genre - si, un peu quand même je dois bien l’avouer - mais parce que ces particularités sont à la fois chantantes, parlantes, imagées, et pratiques. Ainsi en va-t-il du terme “icelle” et de son masculin “icelui”. On comprend tout de suite qu’il s’agit de remplacer “celle-ci” ou “celui-ci”, termes beaucoup plus communément utilisés de nos jours. Or je trouve ces derniers bien plus obsolètes dans l’esprit contemporain de nos raccourcis accélératoires : le vieil “icelui” comporte six caractères à écrire, alors que “celui-ci” en oblige à huit. Avantage de modernité donc pour “icelui”, qui permet tout en restant complet, descriptif, précis et utile d’affirmer une certaine singularité. Adopté.
Tout comme les termes tels “accélératoire” d’ailleurs, qui bien que semblant être un néologisme n’en est pas un puisqu’il a déjà été employé par Maurice Arthus dans son livre “Éléments de Physiologie” en 1902, parmi d’autres du même acabit. On comprend bien quand on lit “accélératoire” que ça veut dire “qui permet l’accélération”, et le terme étant à la fois châtié, esthétique, concis, précis et facilement compréhensible il remportera mon adhésion enthousiaste.
Ainsi en ira-t-il également de tout terme voire même de tout néologisme et mot-valise qu’il me sera agréable d’employer.
17h50, 1125 mots, 6999 caractères.