dimanche 31 janvier 2016

Épis cure


Il était un temps où les français avaient la réputation de transporter leur pain sous l'aisselle.

On dit même que dans son dos, le reste de la planète se gaussait de tant de manque d’hygiène en affirmant que le goût du pain français venait plus de ce mode de transport que du savoir faire des boulangers, bien plus occupés à surveiller leurs épouses qu’à parfaire leur maîtrise.

Et puis il y a eu les grandes surfaces cuiseuses de pâtes à pain industrielles surgelées, produisant des baguettes qui auraient été parfaites si elles n’avaient pas été soumises aux caprices des uns et des autres, à la portée des mains de tous. Oui, les mêmes qui transportaient leur pain précédemment à l’aide de leurs aisselles, et qui joyeusement pouvait désormais répandre le même humus sur les pains des autres.

Ensuite les moyennes surfaces qui voulaient ressembler aux bons boulangers d’antan, mais avec le débit des cuiseurs suscités. Le prix des uns, la qualités des autres.

Bref tu l’as compris cher lecteur, il me fallait trouver l’alternative, la solution qui remplirait ma maisonnée de la bonne odeur de pain chaud matinal en préservant mon confort, sans diminuer mon plaisir.

Réjouis toi l’ami, j’ai trouvé et je partage avec toi ce bonheur somme toute à portée de toutes les bourses : la machine à pain est une réussite, un vrai progrès, un robot utile, un serviteur automatiquement dévoué.

C’est fou comme 500 grammes de pain peuvent t’offrir de la joie et de la bonne humeur ! 

La photographie te montre mon pain de ce matin, que j’ai obtenu comme suit : 

200 ml d’eau, 350 g de farine de blé (T55), 10 g de sel, 10g de sucre, et 5,5 g de levure boulangère. Le tout disposé la veille au soir en couches bien ordonnées dans une machine à pain achetée 73 €, programmée pour tout faire toute seule - mélange des ingrédients, pétrissage de la pâte, mise en forme, et cuisson du pain tel que tu le vois sur la photo - et me présenter mon pain tout chaud, m’enveloppant d’une odeur magnifique au réveil, que je me suis empressé de compléter avec celle d’un bon café pression vapeur. 


Mais ceci fera probablement l’objet d’un autre article...

samedi 30 janvier 2016

Le crépitement de l'arme

Quand j’entends le bruit de mitraillette que fait mon clavier lorsque j’y écris, je comprends pourquoi on dit que la plume est une arme.

O:-)

Mais ça n’est que du bruit.

Beaucoup de bruit pour rien, d’ailleurs.

Et si on regarde ailleurs on n’y voit rien non plus car finalement malgré mes réussites, au delà de mes échecs, et parmi mes essais, je n’aurais manifestement pas assez fait de bruit.

Remarquons qu’il est quand même bizarre de devoir faire du bruit pour qu’on nous regarde, vu que le bruit ne se voit pas, il s’entend.

Et il s’entend qu’il vaut mieux faire du bruit de mitraillette sur un clavier tel un enfant se régalant de ses propres onomatopées dans son univers où l’on se tue sans jamais mourir, plutôt que de tuer dans le silence atroce de la réalité des hommes.

Oui, je sais, ça plombe l’ambiance.
D’un autre côté j’avais prévenu, et quand on entend un bruit de mitraillette le plomb n’est jamais bien loin.



vendredi 22 janvier 2016

Actus... alitées !

Devant tant et temps de souffrances en lassées, les nouvelles sont décidément bien mal à deux.
Et à plus un si ainsi aussi.
Et au delà.



samedi 9 janvier 2016

Monarque, où es-tu ?

C'est bien parce qu'il est toujours sur sa réserve que Robin des bois ne s'exclame qu'avec une très légère voix dans sa recherche de l'arme parfaite :
"Monarque, où es-tu ?"

(inspiré du doodle du jour :
09/01/2016 : 41e anniversaire de la découverte de la réserve de biosphère du papillon monarque
:-)

dimanche 27 décembre 2015

Question de couleur

Quand on parle de la mère Michelle, on ne veut pas dire qu'elle est aigrie.

C'est un peu comme quand on dit que tel homme est aigri, si on ne fait pas la liaison on ne veut pas pour autant dire qu'il est saoul.

En d'autres termes la grisaille peut être haute en couleur, et l'eau cale.



jeudi 17 décembre 2015

De la politesse, bordel !

Bonjour !

Qu’il est doux à mon cœur ce pouvoir chantant d’un “bonjour” lancé à la collégiale par l’entrant !
Qu’il est fort ce lutin qui d’un “merci” enfouit tout désir d’obligation dans les gouffres des exigences déjà comblées ! 
Qu’il est bon de s’entendre souhaiter un bel “au revoir” lorsque la séparation devient inévitable pour vaquer vers d’autres terrains en préparant un retour cependant toujours incertain.
Qu’il est aimable à souhait le chatoiement du voussoiement amical, celui qui, loin d’être une marque hautaine comme les fâcheux et autres malotrus veulent le faire croire, permet à l’amitié de s’épanouir dans le respect de la sphère intime de l’autre, celui qui ne cache pas, dans une fausse promiscuité, que l’autre est justement un être à part, qu’il mérite pleinement notre considération, et à qui nous signifions par une courtoisie constante et bienveillante que si nous l’aimons, nous lui reconnaissons aussi et par là même sa totale indépendance.

Vous l’aurez compris, ami lecteur qui avez franchi l’obstacle de la complexité taquine de mes phrases coquines, je prône la courtoisie, la politesse, la bienséance. 

Des termes certes surannés car ils sont devenus inutilisés sinon péjoratifs pour quelques uns, mais dont la nécessité implique une modernité urgente, vitale, extrême.

Il s’agit ici de dire clairement combien j’aime le rapport courtois, combien j’ai besoin, lorsque je rencontre les autres, de me sentir respecté, de pouvoir m’exprimer en personne civilisée, et enfin d’évoluer dans un monde que je constate rassurant car éduqué.

La barbarie n’est jamais loin de l’être humain, qui sans éducation à son humanité ne serait qu’un animal inadapté à un monde sauvage, qui le dominerait donc sans autre état d’âme.

S’il peut bien sûr y avoir encore bien des débats sur le devenir de l’humanité et sur son incidence dans son milieu naturel de vie - j’ai nommé notre planète Terre - il est clair que celui de la nécessité d’un comportement social poli pour une évolution saine en société est refermé depuis longtemps, tant tout le monde s’accorde sur le simple fait qu’il ne peut y avoir de rapports sociaux équilibrés sans politesse généralisée.

Bien sûr, l’éducation diffère d’une culture à l’autre, les usages, les coutumes, les comportements s’adaptent. 
À bien y regarder, les principes sont toujours les mêmes : commencer une entrevue par une parole d’introduction pour signifier clairement notre considération de l’autre (un simple “Bonjour” suffit dans la plupart des cas) ; marquer le respect de la sphère intime de l’autre par une distance systématique (le “vous” français, qui est même systématiquement traduit en anglais par le “you” pour remplacer aussi le “tu” qui n’existe tout simplement pas du tout dans la langue de Shakespeare - preuve supplémentaire du pragmatisme anglo-saxon) ; remercier systématiquement les autres pour le temps qu’ils ont accepté de bien vouloir nous consacrer (quoi que nous fassions, soyons conscient que nous prenons toujours du temps aux autres et soyons leur reconnaissant !) ; et enfin se séparer sur le souhait de garder se rapport établi (un simple “Au revoir” a toujours le charme de dire l’espoir d’une prochaine rencontre).

Alors je souhaite aller plus loin que ce simple constat, je souhaite que nous retrouvions tous le plaisir à la fois si intense et si doux de la courtoisie, et je sais qu’il reste accessible à tous ceux de bonne volonté qui ne céderont pas à l’injonction brutale de la promiscuité imposée, mais qui sauront, par un sourire, par une décontraction bienveillante, par une force calme et sereine, par une certitude empreinte de désir, dire bonjour systématiquement lors des nouvelles entrevues quotidiennes. S’adresser toujours aux autres par le vouvoiement. Penser systématiquement à remercier ne serait-ce que pour le temps passé avec nous. Et enfin exprimer le souhait d’une revoyure quand vient le temps de la séparation.

Merci de votre délicate attention, de vos gentilles intentions, et à bientôt !